lundi 1 août 2011

Vive la bouffe



C'est pas moi qui le dit. Et c'est pas tout-à-fait une surprise. Qui ne connait pas ces études américaines, témoins de la fascination des nord-américains pour ces français d'une longévité légendaire qui après tout n'hésitent pas à se régaler de canards gras et de bons vins ? (En passant, je suis en train de dire que les québécois sont des américains, voui, voui, faudra que je retouche ce sujet sensible.)

De ce côté-ci, on a remplacé le dicton "Tout est bon dans le cochon" par un simple "Tout est dans la grosse portion". Je grossis évidemment le trait, mais c'est tout de même une règle qui tient dans pas mal de lieu de restauration. Tiens, le soir même où Bernos se délectait d'une entrecôte (nous avons bien reçu la résonnante nouvelle, nos portables sont encore sous le choc), nous étions assommés de homards - merci David et Betty Ann. Un régal. Chacun à débattre avec sa bête. Et le plaisir de goûter la chaire du homard dans l'état, jusqu'à plus pouvoir. Un Vouvray frais sur le crustacé, puis deux joyaux français qu'avait porté Suzanne, venu de New-York et à même d'échapper au piège de la SAQ. Le Chateauneuf-du-Pape était somptueux (L'accent de La Roquète 2006), épicé et équilibré et convenait parfaitement aux crevettes de Matane en salade et surtout à cette "sauce" (non, ce n'était pas une vinaigrette) dont Betty Ann a le secret. Les fromages qui ont suivi ont été exaucé d'un Haut-Bailly 2006. Merci, merci, Suzanne.
Dans mon pays -- je parle de Bernos, ses environs et de manière générale, le pays où il faut parfois/souvent batailler le garçon pour passer commande, la table est un moment accessible à tous. Les cafés routiers, les guinguettes, les bistrots, les brasseries, les restaurants ... voilà une énumération rapide de la hiérarchie de tables qu'on peut choisir selon son envie, ses moyens. Dans mon autre pays -- celui que je retrouve cette année, la table prend rapidement une allure d'exception, et les prix suivent. Une crêpe campagnarde, un quart de vin de table, un dessert, un café se chiffre à trente euros, même hors de Montréal. A Montréal, vous prenez une glace avec vos deux petits que le billet de 20 dollars ne suffit pas. Comme si le client devait se montrer satisfait de pas pouvoir finir tellement la portion est grande, la glace est immense -- comme si le plaisir se mesurait aux efforts déployés par le foie et le pancréas pour en arriver à bout.

Et ça rime avec le prix des vins. Une horreur, une hérésie, un vin rouge produit dans le sud du Québec au prix d'un grand Médoc (!). C'est pas plus mal, on va essayer de perdre du poids (essayer, j'ai dit) -- faut se consoler.

[GM]

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