LE RETOUR, dans l’avion
J'écris dans l'avion qui me ramène à la maison, notre maison, notre nid, notre refuge.
Guy
dort à côté de moi, fatigué du stress des derniers préparatifs de
départ, (la multiplication par 4 de nos cartons ! 300 kg de plus de
souvenirs !)
Fatigué
du stress de laisser sa famille clouée sur ce continent, fatigué du
stress de fermer l'album de sa vie au Canada, partir pour de bon, faire
le choix, et l'assumer pleinement, de vivre à la française, se sentir
Français au plus profond de la substantifique moelle. Il n'est pourtant
pas aisé de se fondre dans une autre culture que la sienne : nos
expériences de vie aux Pays Bas, au Québec m'ont fait touché du doigt
l'attachement inconscient à nos valeurs, l'agacement parfois des
différences culturelles, le doute parfois de notre capacité à apprécier
les étrangetés des autres, mes limites,mais qui est étrange après-tout ? Tout le
questionnement est là : qui a raison de faire ceci comme cela, penser comme ça? Ce
questionnement est présent chaque jour et c'est ce qui fait l'intérêt
des voyages. Bien évidemment que tout le monde a raison, c'est juste l'éclairage de la réflexion qui est différent.
La binationalité est comme le vin : c'est l'assemblage qui fait la qualité du vin !
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