jeudi 24 novembre 2011

LE MEDICAL AU QUEBEC

Pour la première fois depuis notre séjour, nous avons testé le système médical québécois : J'aurais peur de vieillir dans ce pays....Je n'ai pu accéder à un soin que 3 jours plus tard. Comme beaucoup de gens ici, je n'ai pu avoir de médecin de famille. La solution est donc la clinique médicale sans rendez-vous ou l'hôpital. Mais voilà le problème :. c'est sans rendez-vous et vous devez appeler pour voir si il y a une place. J'ai appelé à maintes reprises, mais n'ayant que pour simple interlocuteur une messagerie, je me suis décidée à me rendre sur place. "Ah, il n'y a pas de place madame, il faut revenir demain." Je suis revenue le lendemain, "ah, il n'y a pas de place madame, il faut revenir demain." Je suis revenue le lendemain," vous pouvez rester, c'est bon. Vous avez le numéro 78, nous sommes au numéro 74, ce ne sera pas long." Je laisse alors un pourboire au parcmètre, puis en rajoute 1 heure et demi après car je ne suis toujours pas passée. Là, je suis reçue par une infirmière qui prend des renseignements et les inscrit sur une feuille. Elle part. Arrive le docteur qui me repose les mêmes questions. Elle me consulte, me prescrit les médicaments. Elle part. Revient alors l'infirmière pour me prendre la tension. J'avais l'impression d'être dans une pièce de Feydeau où l'un part, l'autre arrive, il repart, le premier revient, les portes claquent. Bon, la pièce est finie, je peux enfin partir. Je vous épargne le temps d'attente entre les allers retour de l'infirmière et du docteur. Vous n'avez pas le temps de créer une quelconque relation. C'est aseptisé,  froid, rapide. Ma carte de sécurité sociale a réglé le tiers payant, rien à débourser. Je vous épargne également le budget parcmètre et la crainte de se faire coller une amende à 52 €.
Cette façon de procéder m'a fortement fait penser au système hollandais, où pareil, vous êtes reçu d'abord par une infirmière puis le docteur. Ils vous reçoivent dans un cabinet qui ressemble fort à un cabinet : l'endroit est très exigu, la taille d'une chambre d'étudiant au CROUS. Pourquoi cette visite préliminaire par une infirmière qui pourrait très bien se faire par le docteur lui-même, on ne sait jamais, cela pourrait créer des liens !!?
Attention chers compatriotes français, cela va nous arriver, préparez-vous, profitez-en bien de votre médecin de famille, choyez- le bien, dorlotez-le, faites lui le grand plan de la séduction* pour qu'il reste......!!
Mon cher Pierre, si tu lis ce blog, je voulais te dire toute mon admiration, on t'aime, arrête de penser que tu prends des cours de médecine urgentiste pour te barrer dans les îles, le plus grand sauvetage humanitaire que tu puisses faire, c'est de rester à Bernos, chez nous...!!

*LA GRANDE SEDUCTION est le titre d'un film québécois, comique et dramatique (sans mort d'homme) de Jean-François Pouliot. C'est l'histoire de l'extinction économique d'un petit village, Sainte-Marie-la-Mauderne, situé en Basse Côte Nord, très très reculé, accessible que par voie maritime ou aérienne. Les habitants vivent sur le BS : le chômage. Seule issue pour sortir de cette situation: trouver un médecin. C'est la condition qu'émet une usine pour s'installer dans le village et donner du travail, un salaire pour rester digne. Les habitants trouvent un médecin, le mettent sur écoute et exécutent toutes ses volontés pour le garder. L'extrait du film se situe à la fin où le médecin découvre la supercherie et veut partir. L'auteur de la manipulation lui explique les raisons de cette mascarade. A voir absolument !

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