vendredi 11 novembre 2011

LES JEUX INTERDITS (suite)

Les  jeux interdits (suite)

Que la lumière est belle dans ce salon. Les feuilles jaunes, feuilles d’or et papillotes, éclaboussent leur lumière dans la pièce. Mais, hélas, elles ne sont pas seules à éclabousser de lumière : les gyrophares  rouge et bleu de la voiture de police stationnée devant la porte postillonnent  sur la maison des éclairs nauséabonds. La voiture est immobilisée, les 2 policiers à l’intérieur discutent et restent stationnés devant ma porte bien trop longtemps à mon goût. Tiens,le premier semble dicter au second une contravention. Où est le problème ? Ma voiture est stationnée dans son parking réservé, la musique est contenue dans les murs, les enfants ne taguent pas les murs, non, je ne vois pas. Mais que regardent-ils enfin ? Tiens, un des policiers se hisse en dehors de son véhicule, se dirige vers l’entrée et monte les marches de mon perron. Je me décide alors de sortir de la maison pour lui demander gentiment, le sourire aux oreilles 
-  il y a un problème ? Quel est ce papier que vous m’avez glissé dans la boîte aux lettres ?
- Un avertissement madame.
- Un avertissement ? Mais un avertissement de quoi ?
- Vous n’avez pas rentré la poubelle madame. Il faut la rentrer avant 19h le jour du ramassage. Au bout de 3 avertissements, vous avez une amende !
 Ah oui quand même, ils vont jusque là ! pensais-je. Je ne savais pas qu’il y avait un couvre feu pour les poubelles…. !! Désolée, je rentrerai Titine plus tôt la prochaine fois. ! Merci monsieur l’agent..
Alors là…Ils m’ont bouché un coin. Ils sont gentils les québécois…. !! Bon, c’est Outremont, c’est chic, c’est propre, rien ne dépasse….Passons.
Le lendemain,  je prends la voiture pour aller me promener. Sachant que j’allais rester un petit moment à bavarder, je cherche, je cherche vraiment une place où parquer ma voiture en toute sécurité, à l’abri de toute contravention. Je tourne, je vire, ah, je la vois la place de mes rêves : dans une ruelle, un chapelet de voitures alignées en file indienne attendent ma voiture pour fermer la suite. Je regarde en haut, en bas, sur les côtés, je mets mon capteur de panneaux d’interdiction à la puissance maximum, rien. Rien qui ne puisse interdire ma voiture de stationner là. Je regarde sur les pares brises si elles ont un permis spécial, non rien. Je ferme ma voiture et pars en toute quiétude. Je reviens une heure après, ma voiture est toujours là, ouf. J’ouvre la voiture, je m’installe devant le volant, je mets le contact, et que vois-je coincée sous l’essuie-glace, une serviette en papier. Tiens, ils sont gonflés les gens ici de mettre leurs serviettes usagées sur les pare brises, ma voiture n’est pas une poubelle, pensais-je. Mais la saloperie n’était pas tant consistante par la forme mais par le fond : était écris sur le papier : stationnement privé, la prochaine fois que tu te gares ici, j’appelle le flic pour  te coller une contravention,..... hors de là malotru !.Vous noterez combien l'anglais est une langue pragmatique où l'art de la litote est souvent introduit dans les injonctions telles que :

8 mots,  pour un message de 18 mots en français.Alors-là, les bras m’en sont tombés ! Ils sont gentils les québécois ! Quoique là, c'était un anglophone, c'était pas un vrai ! J’avais bien remarqué que la voiture parquée derrière moi, un gros 4X4 m’avait collé le train arrière de 2 cm ! Je me suis alors dégagée de cette impasse à grands coups d’accélérateur, devant, derrière, devant, derrière, les voitures étaient méconnaissables quand je suis partie. Heureusement qu’elles avaient gardé leur plaque d’immatriculation pour que les propriétaires puissent les reconnaître ! Je me suis faite vraiment plaisir,……….d’imaginer le faire…. !

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