lundi 23 avril 2012

LA CITOYENNETE 2

Ca y est , les élections sont passées et les commentaires peuvent s'envoler.

La bonne nouvelle est qu'il est tout de même une circonscription où Eva Joly fait un score présentable : 5,70% des suffrages et BAT Marine  Le Pen à 4,30 % des voix : celle des Français à l'étranger, expatriés aux Etats-Unis.
Selon le site France-Amérique, le vote des Français installés aux USA reste très atypique. La pointe d'accent norvégien d'Eva Joly n'a pas repoussé les Français habitués à jongler avec l'anglais. Elle a enregistré un meilleur score que Dominique Voynet en 2007 :(5,7% contre 2% pour Voynet). Autre incongruité de ce vote, la participation de ces Français d'Amérique, qui n'ont pas toujours un bureau de vote à portée de main ou les distraits qui n'ont pas réalisé qu'il fallait voter Samedi au lieu de Dimanche, ou oublié de se faire inscrire au Consulat, était pire qu'en 2007 : 21,4% pour 32,9 % en 2007.
Cette même circonscription qui a presque réélu Nicolas Sarkozy au premier tour avec 45,15 % des suffrages ! (A peine moins qu'en 2007 avec 48,7 %) a tendance à voter moins extrême : Jean -Luc Mélanchon n'a séduit que quelques 4,94 % des français installés aux States. "En même temps, il faut avouer que voter Melanchon tout en vivant aux states doit demander une certaine gymnastique intellectuelle", selon un expatrié
Quant au candidat socialiste, il est en progression de 2 points (25,99 % pour François Hollande contre 24 % pour Ségolène Royal);  Bayrou dévisse : 11,72 % contre 20,3 % en 2007).

A l'heure où j'écris ce billet, je n'arrive pas à trouver les résultats pour la circonscription de Montréal.
Je vous reviens bientôt.

J'en profite pour vous donner rapidement un bulletin météo triste, où il fait O°, il fait donc froid, il pleut, c'est humide....Comme chez vous en France !! 















samedi 21 avril 2012

LA CITOYENNETÉ

Rien de mieux que de vivre à l'étranger pour faire vibrer sa citoyenneté, se découvrir encore davantage....française.
Mais quelle démarche inhabituelle que celle de revenir au pays de sa naissance, le pays de ses racines, et devoir voter pour le pays d'adoption, l'Autre pays, celui que Guy a choisi, la France. Quelle cocasserie de voir  exhibés ces bulletins de Marine Le Pen, arrogant cette population d'immigrés ! Elle ose en plus envoyer des lettres aux expatriés qui ont quitté la France pour respirer un air moins xénophobe.
Et si elle était élue, devrions-nous revenir nous installer au Canada, puisque Guy est étranger ? Refoulera t-elle tous les immigrés qui travaillent en France parce qu'ils aiment la France, sa culture, ses valeurs ? Croit-elle pouvoir garder les intellectuels ? Est-elle déjà partie de son pays ?
Nous sommes allés voter aujourd'hui au Gymnase du Lycée français  et quel étrange sentiment que celui de voir réunie sous le même toit, toute ma communauté : 51 335 français à Montréal. Effectivement, le gymnase était plein à craquer, sans compter la queue en file indienne, en forme de colimaçon, sur le terrain de sport à l'extérieur, organisée par les Québécois. Abrités sous leur parapluie, les maudits français attendaient leur tour, à la canadienne, sans se ruer, en silence, comme une :marche mortuaire. Je n'ai pu m'empêcher de penser au Vel d'Hiv ; encore marquée par le roman "Elle s'appelait Sarah" ,  j'imaginais toutes ces personnes tombées sous le même funeste destin , pour le seul défaut d'être juifs, comme moi je suis française. Soudain, l'absence d'accent québécois dans le décor sonore était vraiment bizarre, à la limite dérangeant ; je n'entendais que des phrases à la syntaxe lisse, sans fioriture. Ce rassemblement avait pour moi une étrange connotation de concentration de personnes en détresse qui venaient pour une cause ultime, sauver son pays. Sauver son pays du grand mou, ou du grand arrogant, ou de la xénophobe, mais sauver Willy coûte que coûte !
Cette campagne présidentielle, que nous avons suivie de loin, sur internet, nous a paru étrange. Les discours creux, les programmes, vue la mondialisation, difficiles à tenir. La campagne présidentielle vue de ce côté-ci de l'Atlantique par les médias montre un parti socialiste affaibli par d'un côté la montée en puissance du Front de Gauche, menée par Melanchon et une campagne de plus en plus agressive de Sarkozy. Ma boîte mail était inondée chaque jour de lettres du parti de Sarko.
La presse américaine, elle, regrette que Sarko fasse la cour à Le Pen et l'appellent Nicolas Le Pen. Elle pense Hollande plus près du modèle français.

Le Scoop du mois relatif à à la citoyenneté : du fait que Margot habite à l'étranger l'année de ses 16 ans, période du recensement,  et que le Consulat Français ne peut lui proposer de participer à la journée d'information citoyenne, elle a gagné l'exemption de la Journée d'Appel de Préparation à la Défense !! A  la place, un livret d'information lui sera fourni. Je ne vous cache pas sa joie !!

A titre d'information sur la communauté française au Canada, au 31 décembre 2011, 79 328 Français étaient inscrits au registre des Français établis hors de France, tenu par les consulats français au Canada (51335 inscrits à Montréal, 10 583 à Québec, 10 079 à Toronto, 4 602 à Vancouver, 1 651 à Calgary, 1 078 à MOncton et Halifax).

La communauté française installée au Canada est estimée à 150 000 personnes, dont plus de 60 % est établie dans la région de Montréal. Il est difficile de chiffrer avec précision cette communauté compte tenu du nombre de Français non inscrits et de la possibilité d'acquérir la nationalité canadienne après 5 ans de résidence permanente au Canada (150 000 par an).
L'autre facteur concerne les motivations des Français désireux de s'expatrier au Canada. Selon les estimations,  un français sur deux reste au Canada. Besoin de changement, envie d'entreprendre autre chose ailleurs dans un environnement différend, le retour en France après quelques années passés au Canada est motivé par le gain d'expérience suffisant, les raisons familiales ou la nostalgie du pays.

Pays riche au pouvoir d'achat élevé, le Canada continue d'attirer chaque année des milliers d'immigrands du monde entier (270 000 en 2007), trois fois plus qu'aux Etats-Unis. Avzc l'Australie, il est la destination la plus prisée au monde. Possibilité d'emploi, qualité de vie et sécurité en sont les principaux attraits. Il est vrai que des affiches "NOUS EMBAUCHONS" sont visibles sur beaucoup de vitrines. Quant à la sécurité, je témoigne que je sais Margot plus en sécurité dans les rues de Montréal lors des festivals que dans les rues de Bazas lors des fêtes de la St Jean !

La province du Québec, où sont installées de nombreuses filiales françaises, reste une destination privilégiée pour les français. L'amérique où l'on parle la langue de Molière ....Le rêve pour les Français fâchés avec la langue de Shakespeare !!! 

dimanche 15 avril 2012

L'APPEL DE L'ECURIE

Je l'avoue, je n'ai pas èté très productive sur le plan écriture ces derniers temps. Sans doute est-ce le fait que l'hiver finalement n'en finit pas de se terminer et que le moral a besoin de plus en plus d'artifices pour se réjouir : du bon vin, de la bonne viande, du bon fromage,on n'est pas encore passé au bidou  mais ....Guy est souvent parti, j'ai été très occupée par mon activité, rien de particulier à déclarer, si ce n'est l'envie grandissante de retrouver mes amies et ma maison, ma famille. Aujourd'hui, le thermomètre a affiché 20 degrés, ce qui nous a donné l'envie irrésistible de nous promener à pieds dans les quartiers vintage de Montréal. Les quartiers Vintage sont en fait d'anciens quartiers ouvriers à l'époque de la jeunesse de Guy et qui, aujourd'hui, grâce aux nouveaux plans de restructuration de la ville, deviennent des quartiers BOBO, avec restaurants à la décoration vintage mélangeant les styles, des boutiques écolos durables, des boutiques de designers, des boutiques d'objets publicitaires des années 60 dont Guy se rappelait l'usage quotidien à la maison,  comme par exemple, des boîtes de chips en fer (50$), une glacière rouge COCA COLA en métal (350$), des bidons (vides of course) de sirop d'érable de 5 litres (50$),...On se régale à fouiner, on commence surtout à se demander ce qu 'on va pouvoir ramener en souvenir. Je suis tombée sur 2 livres qui reflètent à mon sens l'esprit de Montréal : ses ruelles et les escaliers en colimaçon. Bien évidemment il y a des édifices architecturaux intéressants, mais l'âme, le charme de Montréal réside dans cette faculté de donner à la ville le charme de la campagne. Montréal est une métropole à dimension humaine et elle est en réalité un conglomérat de différents quartiers ou villages. La végétation, un miracle de la nature, si foisonnante, ressuscite aprés un hiver si long. Les vélos ressortent, les terrasses se remplissent à nouveau... Nous nous prenons à rêver avec Guy d'acheter un appartement ici, dans ces quartiers, pour louer et revenir de temps à autres se sentir à nouveau Montréalais.
 Bien que l'appel de l'écurie se fasse sentir, le printemps à Montréal va de nouveau dérouler son Plan de séduction pour nous aider à profiter jusqu'au dernier moment de son attrait. De plus,  la venue de ma mère, la dernière visite de notre amie à New York,  la visite de nos amis jusqu'au 9 Juillet, le festival du Jazz sont autant de jalons qui vont nous permettre de patienter en profitant au maximum des atouts de la vie montréalaise.
Les 2 derniers jours vont être spéciaux : nous serons heureux de rentrer chez nous et en même temps, nous serons dans le deuil du départ d'une année vraiment extraordinaire. La vie n'est pas toute blanche ou toute noire. Elle vacille, elle vibre dans tout le spectre de gris, du plus clair au plus foncé.
Mais Une chose est certaine : nous avons pris toute la mesure des attraits de notre vie en France : les liens amicaux, familiaux sont une vraie richesse : la vrai pauvreté est celle de l’absence d'amour.
Même si nous avons du chagrin de partir d'ici, de cette année extraordinaire où les enfants ont appris à mieux se connaître,  à s'épanouir, une année exceptionnelle de réflexion sur soi, sur notre vie, riche de plein de souvenirs, de complicités entre nous 4, nous serons heureux de redécouvrir notre vie beaulacaise, de retrouver nos amis sincères et fidèles, de retrouver la mer, déguster les plateaux de fruits de mer devant les couchers de soleil sur l'océan, et retrouver notre maison qui nous manque vraiment, sans parler de notre chatte, Duchesse.
Attendez-nous, on vous revient  !!

LA CABANE A SUCRE

Nous avons enfin découvert l'une des principales attractions pittoresques du Canada : la fameuse, la charmante, la chaleureuse, j'ai nommé la CABANE A SUCRE ! Depuis le temps que j'en entends parler, on a enfin réussi à fixer une date avec des amis, malheureusement pas tous, mais il fallait que nous passions à l'acte avant que le printemps ne pointe son nez.  Je pensais découvrir le ravissement de la cabane à sucre au fond des bois, dans le silence, les pieds dans la neige, le nez saturé de parfum d'érable, les yeux ébahis par la prose de la nature qui fournit aux hommes son sucre, entendre le pas lourd et sourd du percheron tirant la charrette remplie de seaux de sèves, mais arrêtons là le rêve, la réalité étant bien moins prosaïque. Oubliez la neige et remplacez le tapis blanc par un tapis boueux. Oubliez le chemin s'enfonçant dans le bois et imaginez un parking pouvant accueillir une bonne centaine de voitures, oubliez le silence et imaginez un haut parleur qui crachouille de la musique québécoise : ça encore, c'était pittoresque, on a bien aimé.

Puis vous découvrez un bâtiment, tout en longueur et vous devinez que la cabane s'est transformée en société capitaliste, les charmants travailleurs en hommes d'affaires qui ont fait des études de marketing et vous attendent à l'entrée, dans un guichet, où vous payez votre repas à l'avance (25$) et le charmant musicien qui animera votre repas. Vous allez pointer auprès de l'hôtesse votre présence afin qu'elle coche votre réservation. Celle-ci nous appellera au haut-parleur quand notre table sera installée.La Cabane est en fait divisée en 3 parties : l'entrée avec une piste de danse et le musicien qui fait de son mieux pour créer une ambiance conviviale, une salle de restaurant où les tables et les bancs collés les uns aux autres peuvent accueillir plus d'une centaine de personnes, et la partie usine dans laquelle on vous demande le petit ticket pour avoir droit à la tire à l'érable : du sirop d'érable étalé sur de la glace, qui cristallise et que vous enroulez autour d'un bâtonnet pour transformer cette alchimie en sucette. Mais aucune visite ni explication sur le nectar qui sature vos papilles de sucre, avant le repas....Oui, je sais, on ne mange pas de sucre avant le repas, mais n'oubliez pas que nous  sommes au Québec et tout ce qu'on nous a appris sur la diététique, nous petit français, est complètement à l'ouest de leur éthique gastronomique. On fait ce qu'on veut avec nos cheveux !! Na...
Maintenant, si vous voulez en savoir davantage sur le sirop d'érable, voici un petit résumé des 5 étapes de sa fabrication :
1 - L'entaille : Elle a lieu au début du printemps (mi-mars, mi avril) : il s'agit de percer un trou de 6 cm de profondeur dans l'écorce de l'érable, à un mètre du sol.
2 - La récolte : On place les gouterelles qui permettront à l'eau d'érable de s'écouler dans les seaux, placés au-dessous. La coulée est liée à la succession du gel de la nuit suivi de températures plus élevées pendant le jour. La sève est attirée vers le sommet des arbres lorsque les branches les plus exposées au froid gèlent, et au moment où la température passe au dessus de environ 5°C, la sève redevient liquide et descend vers le bas de l'arbre. Alors commence la récolte de l'eau d'érable, ne pas confondre avec la sève !! Lors du dégel, au printemps, l'érable transforme l'amidon en sucre. Le sucre se mélange avec l'eau absorbée par les racines de l'érable et sucre sa sève. C'est donc l'eau d'érable qui sera transformée en sirop d'érable. De nos jours, la récolte est automatisée via un réseau de canalisations qui amène l'eau d'érable directement vers la cabane  à sucre, puis directement sur vos crêpes.......Incroyable non ?!!*
3 - L'évaporation transforme l'eau d'érable en sirop en le chauffant à 104° ; il faut environ 45 litres d'eau d'érable pour produire seulement 1 litre de sirop d'érable.
4 - Le filtrage : il s'agit de le débarrasser des potentielles impuretés.
5 - La Conservation : dans un endroit sec et tempéré.

Récolte du sirop d'érableFeuilles d'érable

Vous avez deviné ma petite déception en arrivant, mais l'ambiance chaleureuse était bien au rendez-vous et le repas ? Un repas correct. Le voici















Menu de la cabane à sucre Nantel

Soupe aux pois recette de grand-mère
Fèves au lard à l'ancienne
Creton maison (nouveauté!)
Omelette à l'ancienne 
cuite dans des poêlons de fonte

Oreilles de crisse 
les meilleures, vraie bajoue fumée

Jambon fumé
cuit dans de l'eau d'érable
Saucisse au sirop d'érable
Salade de choux faite maison
Marinades cornichons et betteraves faits maison
Pommes de terre bouillies patates rouges
Oignons marinés faits maison
Pain fesse cabane tranchée


Je vous laisse aller voir le site de LA CABANE A SUCRE NANTEL pour vous montrer que je n'exagère pas. Sur les photos, vous avez une vue sur l'évaporateur que nous n'avons pas eu la chance de voir fonctionner.


Je vous invite à regarder notre petit court-métrage pris avec mon I-pad acheté la semaine d'avant....d'où quelques cafouillages techniques....


Une bonne journée passée entre amis  !